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Sortie d’automne en Touraine 2024

Association des Moulins de Touraine

Une sortie automnale nous a été proposée dans le secteur entre Esvres et Loches par l’association des moulins de Touraine le dimanche 13 octobre 2024

Moulin de PORT-JOIE à Esvres-sur-Indre chez Christelle DEVAUX et Vincent JANNIÈRE

Moulin de PORT-JOIE à Esvres-sur-Indre

En Indre-et-Loire, le parcours de l’Indre couvre 58 km, avec une pente deux fois plus forte que celle de la Loire et un cours étroit, favorable à l’installation des moulins.
Il y en a eu jusqu’à 57 !
La première mention du moulin de Port-Joie se trouve dans l’inventaire de la Charte de Cormery, qui date de l’an 1338. Il est cité sous le nom de moulin de Porte-Joye, appartenant à l’abbaye de Cormery. Il était, au moment de la Révolution, propriété du marquis de Javerlhac, seigneur d’Esvres avec, comme meunier, François Galais, devenu propriétaire en 1794.
Au XIXe siècle, il est transformé en minoterie avec 2 roues en dessous et 9 paires de meules, dont cinq indiquées en fonctionnement sans interruption sur l’état des Ponts et Chaussées de 1879.
Aujourd’hui, devenu résidence, il conserve une roue à aubes en dessous du bâtiment et un profil de vanne arrondi très spécial.
Vu de la rive gauche de la rivière, c’est un grand monument, très imposant.

Les moulins du BAS-VONTES à Vontes… chez Claire et Patrice DINHUT (Commune d’ESVRES)

Sur ce site, plusieurs moulins sont connus depuis le XIe siècle, propriétés des moines, comme en fait foi un acte daté de 1010 (Charte n ° 83-265 du Cartulaire de Noyers).
Puis ils sont cités de nouveau dans des textes, en 1666, lorsque le seigneur d’Esvres les évoque « moulins du Prieuré de Vantes » (A.D.H 747). En 1794, les moulins sont vendus comme Bien National au meunier qui l’exploitait en 1790. En 1806, ils sont restaurés et modernisés ; l’état des Ponts et Chaussées de 1879 indique 3 roues en fonctionnement, entraînant 9 paires de meules dont 3 en activité permanente ; ils ont moulu le grain jusqu’en 1964.

Au début du siècle précédent, ils étaient couverts de tuiles plates, et maintenant d’ardoises ; restaurés avec goût en 1983, ils sont devenus résidence. Ils donnent une forte impression de calme et de paix dans un cadre verdoyant que l’eau entoure de toutes parts, grâce à un important réseau hydraulique de trois déversoirs et neuf vannes en parfait état. Les passerelles en bois et en pierre permettent l’accès aux îles constituées par les différents bras de l’Indre à cet endroit. Le domaine de ces 3 moulins, les uns à côté des autres avec leurs roues sur le côté, mérite la halte pour admirer un environnement respecté dans un cadre romantique, très XVIIIe et XIXe siècles.

Les moulins du BAS-VONTES

Moulin de la FOLLAINE à Azay-sur-Indre chez Sabine et Jean-Luc DELWARTE

Moulin de la FOLLAINE à Azay-sur-Indre

C’est le dernier moulin de l’Indrois avant sa confluence avec l’Indre. Ce moulin a une origine ancienne puisque liée à celle du château qui le surplombe, ancien fief relevant de la collégiale de Loches au XVe siècle. (Charte de 1449.) Transformé au XVIIIe siècle, on ne connaît qu’à partir de 1764 la lignée de meuniers l’exploitant, en fermage jusqu’à la Révolution, en propriétaires ensuite. A la Révolution, le marquis de Lafayette en est le propriétaire. Le bien lui sera confisqué en 1793. En 1879, le moulin possède une roue de côté à pales, et 3 paires de meules. La roue hydraulique, en bois, située à l’intérieur, était de 4,80 m de diamètre pour une largeur de 1,20 m. La modernisation des mécanismes de mouture (roue de 5,20 m de diamètre et de 1,65 m de large avec mécanisme à l’anglaise en fonte/acier) a permis une production de farines jusqu’en 1956. Puis, devant la concurrence des minoteries, le moulin arrêta sa production et se consacra à la caséine végétale, obtenue en écrasant des tourteaux, riches en matière azotée, pour l’alimentation du bétail jusqu’en 1968, fin de son activité.
Aujourd’hui, il reste un élégant bâtiment en bon état conservant une partie de son mécanisme magnifiquement
mis en valeur par une restauration fort bien menée. La roue et la machinerie ont été remis en état de fonctionnement pour le plaisir des hôtes en chambres et gîte que l’ancien moulin est devenu. Une installation de production hydroélectrique menée par le propriétaire est presque achevée.

Mounlin de L’ISLE AUGER, à CHAMBOURG-sur INDRE, chez Philippe VANBOCKSTAEL

Raoul GUICHANÉ, dans son excellent Mémoire sur tous les moulins d’Indre-et-Loire, note que l’existence du Moulin de l’Isle Auger est déjà mentionnée depuis l’an 987 !
C’est dire l’ancienneté et l’importance de ce moulin dont un incendie accidentel, en 1940, a fait disparaitre la majeure partie des bâtiments, mais que son propriétaire actuel, Philippe Vanbockstael président de l’association des moulins de Touraine, s’efforce chaque jour de remettre en valeur.
Le moulin de l’Isle Auger dépendait de l’Abbaye de Beaulieu-lès-Loches et ce, jusqu’à la Révolution de 1789. Situé, à sa création, sur la rive droite de l’Indre, à 5 km en aval de Loches, il fut d’abord moulin banal au service de différents seigneurs et il connut une succession de propriétaires, dont certains comptaient parmi les notables lochois, en particulier les NAU de Noisay, qui possédaient un bel hôtel particulier dans cette ville. En 1791, le dernier NAU céda le moulin à un maître-meunier, Jean Charbonnier, et à son épouse : ils sont les premiers propriétaires à posséder et à exploiter en même temps le moulin. Depuis 1892, il était occupé par la famille Babault-Bonneau, les arrière-grands parents de Philippe.
Sur le cadastre napoléonien de 1851, on distingue 2 moulins : l’un à foulon et l’autre “à bled” avec mécanisme indépendant, 2 roues à pales verticales, alimentées “par en-dessous”, soit en tout 3 roues à aubes, entraînant 6 paires de meules. Il avait une puissance de 20 CV. Les roues du moulin à blé avaient un diamètre de 4,80 m.

En 1939, le meunier, Albert Babault, disposait d’une puissance d’écrasement de 27 000 quintaux, avec un contingent autorisé de 16 470 quintaux, mais malheureusement le violent incendie de 1940 détruisit tous les bâtiments, grand moulin et maison d’habitation attenante compris, et il ne resta que la maison construite en 1927 et actuellement occupée par son propriétaire.

Mounlin de L’ISLE AUGER

Depuis 2000, Philippe Vanbockstael remet en état et restaure, avec une formidable persévérance et une énergie de tous les instants, les ouvrages hydrauliques maintenant équipés de vannes motorisées; il a aussi refait les murs des berges, le déversoir, les fondations des piles des ponts avec des enrochements naturels, tout en nourrissant le projet d’installer une turbine productrice d’électricité dans les années à venir.

Pont médiéval de l’ile Auger, à Chambourg / Indre, propriété communale

Pont médiéval de l’ile Auger

Il est plutôt connu sous le nom de “pont romain” à cause d’une voie romaine présumée sur la rive droite de l’Indre, mais des études récentes déterminent plutôt sa construction entre le début du XIVème et le début du XVème siècles, à la fin du Moyen Age.
Il est situé à environ 200 mètres en aval du moulin de l’Isle Auger et il possède encore 3 élégantes arches gothiques
entières sur les 7, au moins, qu’il comptait à l’origine, ainsi que 6 ou 7 piles dont certaines ont encore leur avant-bec triangulaire ou polygonal ; on distingue quelques traces de parement susceptibles d’être étudiées. Cet ouvrage en pierre a d’abord été construit en bois, qui a totalement disparu, ce qui empêche une datation exacte par dendrochronologie. Reconstruit en pierre après 1850, Il était large de 3 mètres et ses arches en ogive ont une portée de 6 mètres.
On peut constater que le lit de l’Indre s’est considérablement déplacé du nord au sud au cours du temps car la première arche se trouve aujourd’hui largement en terre ferme sur la rive droite.
Comme beaucoup de ponts de la région, on dit qu’il a été emprunté en 1429 par Jeanne d’Arc et sa troupe de soldats pour se rendre à Sainte-Catherine de Fierbois puis à Chinon dans le but de reconnaître le roi Charles VII avant d’aller délivrer Orléans.
Inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1927, le pont figure déjà comme une ruine sur le cadastre napoléonien de 1826.
Propriété de la commune de Chambourg, il a subi un début de restauration en 2016 puis en 2021 pour consolider les blocages mis à nu et fragilisés par le temps et l’action de l’eau. Un aménagement paysager a aussi été réalisé.
M. Alexandre Pioger, du Service départemental d’Archéologie d’Indre-et-Loire, a dressé en février 2022 un rapport d’étude des prélèvements très documenté et suivi de prescriptions, avec de nombreuses photos.

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