Visite du Moulin de la Chappe
L’après-midi de notre assemblée générale fut consacré à la visite du moulin de la Chappe, dernier moulin en activité dans le département du Cher.
Un peu d’histoire
Le moulin de la Chappe se situe au bord de l’Auron, à proximité de la Halle au Blé, dans un vieux quartier de Bourges. Sa présence est déjà signalée au début du 13ᵉ siècle, propriété du chapitre de la Ste-Chapelle puis de celui de la cathédrale.
Plusieurs incendies, reconstructions, agrandissements, surélévation ont marqué la vie de cette bâtisse. Quelques dates subsistent sur des pierres de taille. Depuis 1937, il est la propriété de la famille Grosbois et, Xavier, la troisième génération de meuniers, nous a servi de guide.
La roue
Imposante avec ses 7m de diamètre, elle développait une trentaine de chevaux (environ 22 kW) et tournait 4 paires de meules.
Mise en valeur par l’aménagement du bâtiment qui la protégeait, on peut l’admirer depuis le boulevard d’Auron. Depuis 1975, l’énergie électrique assure le fonctionnement du moulin.
Cependant, après avoir rénové la roue, Xavier Grosbois prévoit d’équiper celle-ci pour produire de l’hydroélectricité et rendre son moulin autonome avec une énergie verte et renouvelable.
La production de farine
Le moulin écrase des blés issus de la région (baguette épitoué) et également d’autres produits (lentilles, blé dur..) pour les besoins particuliers des clients.
Après leur réception, les grains sont d’abord nettoyés pour enlever poussières et impuretés. Ensuite, ils sont humidifiés pour porter leur taux d’humidité à approximativement 17% afin de faciliter l’éclatement des enveloppes.
Mis au repos 24h, ils sont dirigés vers les broyeurs. Les graines sont écrasées par des appareils à cylindres doubles cannelés, puis l’extraction maximale de farine s’effectue dans une série de convertisseurs à cylindres lisses.
Un système de transport pneumatique envoie la mouture dans des planchisters – superposition de tamis en mouvements permanents – ces derniers séparent la farine du son. L’ensachage s’effectue après sortie de la chambre à farine, en sachets d’un kilogramme ou en sacs, selon le souhait des clients. Des compléments (farine de fèves, gluten..) peuvent être ajoutés en cours de process pour modifier la farine finale dont les caractéristiques techniques doivent répondre à un cahier des charges précis.
La fin de l’après-midi s’est déroulée autour d’un verre de l’amitié qui a permis de poursuivre les échanges.
Un grand merci à Xavier pour son accueil et ses explications, à Claude Royoux pour ses détails quant à la meunerie actuelle, et à Mme et M. Guillaume œuvrant également pour ce moulin emblématique de Bourges.